Ispahan

Ispahan

La ville d’Ispahan, carrefour des chemins caravaniers, splendide capitale des Safavides est une étape incontournable dans votre périple en Perse.
Un arrêt de trois jours au moins pour une découverte inouïe et merveilleuse de ses joyaux architecturaux et de ses monuments .
Le Bazar s’étend autour du centre historique, il faut un bon sens de l’orientation pour se repérer et ne pas se perdre dans le dédale de ses passages et sérails.
La ville nommée trois fois capitale de Perse a conservé une grande partie des vestige de son âge d’or, la période prospère du 17e siècle, l’ère Safavide.
De la mosquée Jameh (la référence en architecture sacrée et en ornementation des mosquées Iraniennes) aux églises arméniennes (symboles de l’histoire du peuple Armenien et de la religion Chrétienne), en passant par la Synagogue et le quartier des juifs (les plus anciens habitants de la ville), ses ponts et ses palais offrent autant de choix pour se divertir et faire un voyage dans l’histoire.
Vous allez vour régaler!

2 jours de visite:

Chehel Sotoun, littéralement “les quarante colonnes”, est un palais dédié aux réceptions. Il a été construit au milieu du 17ème siècle à Ispahan, la capitale de la dynastie Safavide. Le plan architectural évoque un jardin iranien typique avec un grand bassin et des canaux d’irrigation. Chehel signifie quarante, un nombre magique qui symbolise la perfection et l’abondance. Le bâtiment compte seulement vingt piliers soutenant le portique, mais leur reflet dans l’eau les multiplie ce qui fait quarante, le fameux nombre porte bonheur qui donne son nom à l’édifice.
De belles peintures murales à l’intérieur du pavillon montrent des scènes de banquets royaux et des scènes de guerre illustrant la période faste des Safavides. Des feuilles d’or ont été utilisées pour relever la couleur jaune qui en est la teinte dominante.
Les techniques de décoration et d’ornementation sont diverses et comprennent des fresques murales, des peintures de style miniature, de la calligraphie, de la mosaïque en miroir – le plus ancien exemple subsistant à nos jours, miroirs importés de Venise – et des pierres peintes.
La période Safavide voit naître les relations diplomatiques avec l’Europe. Sur les murs extérieurs, on trouve des personnages peints, inspirés des ambassadeurs et des émissaires Européens.

La construction de la mosquée Jameh Abbasi a commencé en 1611 sur ordre du Roi Safavide Shah-Abbas. Elle a été financée sur ses fonds propres, une inscription en bandeau en fait mention et insiste sur ce fait. La capitale a été déplacée à Ispahan, qui est donc devenue le centre du pouvoir. L’ornementation de la mosquée a pour caractéristique propre l’usage de carreaux à 7 couleurs, ce qui représentait un travail plus rapide et moins laborieux par rapport aux mosaïques que l’on peut trouver sur d’autres mosquées. Tous les murs en sont entièrement recouverts. L’orientation de la mosquée est faite de manière ingénieuse car l’entrée devait se faire par la place Naghshe Jahan. Celle-ci n’était pas dans l’axe de la Mecque, mais le monument l’est. Deux madrasas sont aménagées aux angles de la cour intérieure. L’effet d’écho du dôme principal et la coupole à double coques sont quelques-unes de ses originalités. Il est amusant de prendre le temps de trouver des dissymétries volontaires cachées dans l’ornementation de l’entrée. Ces “imperfections” ont été laissées sciemment, comme pour rappeler que Dieu est le seul créateur parfait.
Si vous voulez voir un bon exemple de mosquée à quatre iwans, jetez un œil à l’intérieur!

Le palais Ali Qapoo, la haute porte ou la porte d’Ali, surplombe la place Naghshe Jahan. C’est l’édifice le plus haut de l’époque. Sa terrasse invite les voyageurs à profiter d’une vue panoramique exceptionnelle, dont bénéficiaient les rois et les courtisans lors des diverses cérémonies et celebrations.
Le bâtiment laisse deviner un nombre d’étages différent en fonction de la facade que l’on observe. Depuis l’arrière on en compte six, tandis que depuis la place, façade principale, le rez-de-chaussé est surmonté d’une terrasse.
Les peintures murales représentent principalement des motifs floraux dans les tons bruns et beiges. C’est une technique particulière de peinture réalisée sur des couches de plâtre.
Des escaliers en colimaçon donnent accès à la salle de musique située à l’étage le plus élevé. Elle offre une excellente acoustique grâce à de jolies formes creusées telles des caisses de résonance dans les murs en plâtre, ensorcelant l’auditoire.

La construction de la mosquée Atiq Jameh à Ispahan comprend mille ans de l’histoire et l’architecture des mosquées iraniennes.
c’est une véritable référence pour l’étude de développement architectural et de style décoratif de toute époque.
L’une des plus anciennes, des plus grandes et parmi les rares mosquées qui ont fait l’objet d’études archéologiques et documentation historique.
Elle a été construite initialement en style arabe et finit par un plan à 4 iwans. Le décor part par de simples carreaux jusqu’à des motifs finement stylisés en mosaïque.
Sa fameuse coupole de Nezam-ol-molk (11ème siècle) est la référence pour la technique des trompes d’angle, qui constitue la partie transitoire de carré à la base de coupole.
Une belle Mehrab de l’époque ilkhanide(14ème siècles) est un chef-d’œuvre de travail en stuc de son époque .
Une deuxième coupole (Tajimolk) sur le côté opposé de La Mecque , les décors en brique est d’une finesse sans précédent. la mosquée a plus à dire sur l’histoire de la ville; en y étant le centre aux 11 ème siècles, son voisinage avec le quartier juif et le fait d’être le débouche au Grand bazar, pourrait offrir plus d’attractions aux voyageurs à proximité.

La mosquée Cheikh-Lotfolah.
Il y a deux mosquées sur la place de Naghshe -Jahan, celle qui n’a pas de minaret est celle appelée Cheikh-Lotfolah. Elle a été construite au 17ème siècle, et les différences de son architecture, en comparaison avec les plans classiques ont donne naissances à des légendes et rumeurs. On dit par exemple qu’elle était réservée aux femmes du roi et qu’elles y entraient par un chemin sous terre. Des propos infondés, puisque qu’aucune trace de souterrain n’a été retrouvée.

L’entrée du monument symbolise une transition du monde matériel vers le monde spirituel. Un couloir coudé permet l’orientation vers la Mecque, direction de le prière en Islam.
Quand on atteint l’unique salle de prière, on découvre qu’il n’y a rien d’autre de plus beau à voir.
On pourrait passer des heures à observer et à méditer sur les carreaux et les mosaïques, à apprécier la splendeur de la décoration et des calligraphies…
La lumière extérieure a un effet particulier sur notre perception des motifs et des couleurs, elle les amplifie et les magnifie.
Le dessin de la coupole intérieure évoque l’unicité divine par la clé de voûte, et la multiplicité de la création divine par les motifs en forme de goute d’eau. Nous somme à Dieu et après la mort nous lui retournerons.

L’édifice mérite amplement sa place parmi les des plus belles mosquées du monde.

La cathédrale de Vank, ou Saint Sauveur, est la première et la principale église d’Ispahan. Elle a été construite au milieu du 17ème siècle, par Shah Abbas, pour la communauté Arménienne, après qu’elle ait été déplacée dans la région. Le monarque voulait ainsi développer et promouvoir le commerce, particulièrement le marché de la soie, dans sa nouvelle capitale, Ispahan.
Le dôme de brique ainsi que l’ornementation faite de carreaux peints, semblent être inspirés des Mosquées. Les fresques peintes sur les murs intérieurs sont réalisées dans une combinaison originale entre le style sacré byzantin et la miniature persane.
Des peintres européens se sont vus confier le chantier et ont fait le voyage.
Aujourd’hui, l’office n’est plus célébré dans cette église. Elle sert de centre administratif pour la communauté et abrite également un musée qui retrace le parcours historique des Arméniens depuis leur arrivée dans la région.

Le pont Khajou a été construit au 17ème siècle par les Safavides. Sa fonction première était de permettre le passage des caravanes, mais il servait aussi de barrage afin de stocker l’eau pour l’irrigation des champs situé sur le versant sud de la rivière.

Sa beauté architecturale en fait également une attraction et invite les visiteurs à s’arrêter pour apprécier le spectacle offert: le cours de la rivière jaillissant a travers le pont.

Pont qui compte de nombreuses marches, permettant ainsi aux spectateurs de s’installer pour apprécier la représentation offerte par la gracieuse rivière, splendide comme un filet de perle. Son nom, Zayandehroud signifie Le Créateur, et elle apporte la vie et la richesse à toute ville sur son passage.

L’architecture du pont, permet de trouver facilement un coin parfait pour pique-niquer et se détendre.
En dessous des arcades du pont, des virtuoses offrent un recital de chants folkloriques aux passants.

La fraîcheur d’un cours d’eau, le spectacle de chant ainsi que le ballet de danse donné par la rivière sont autant de conditions favorables pour profiter d’un moment de détente à l’iranienne.

Khajou n’est donc pas qu’un pont, c’est aussi un havre de station de joie de vivre!

Le pont des 33 arches, appelé Sio-se – pol, est un des ponts emblématiques de la ville d’Ispahan. C’est un chef d’œuvre d’architecture.
Il enjambe la rivière Zayanderoud (qui signifie la source de vie) et relie le quartier Chrétien Arménien, Jolfa, au reste de la ville, Musulmane. Son nom lui a été donné d’après l’âge du Christ, le prophète Jésus qui est une figure importante de l’islam. Ce pont symbolise fortement les liens d’amitié, de respect et de fraternité entre ces deux communautés religieuses. La communauté Chrétienne d’Arménie a été accueillie à ispahan au 17ème siècle par le Shah Abbas 1er.

Les pigeonniers servaient bien entendu d’abri pour les pigeons, mais ce n’était pas leur seule fonction. Ils étaient construits près des champs cultivés par les agriculteurs qui recueillaient les excréments des volatils pour les utiliser comme engrais organique.
Tous les 6 mois, les agriculteurs venaient chercher cet engrais afin d’enrichir les sols ou vendre le produit. Aujourd’hui, nous savons que ces excréments sont riches en azote, un élément essentiel pour les cucurbitacées comme les melons. Pas étonnant que les melons d’Ispahan aient une réputation depuis 1000 ans.
La structure comprend un large cylindre central qui est entouré de plusieurs cylindres plus petits; tous sont faits de brique et de pisé.
Des milliers de nids sont aménagés à l’intérieur des cylindres.
Les seules entrées de la tour sont de petits trous en hauteur, aussi gros qu’un pigeon, pour empêcher l’entrée des oiseaux de proie. Il y a aussi une bande d’enduit de plâtre glissant autour de la tour pour empêcher la montée des serpents.
Les tours à pigeons ne se trouvent que dans la province d’Ispahan, certaines ont été restaurées et sont ouvertes aux touristes.

Kashan

Kashan l’ancienne oasis du plateau central. Son histoire, grâce au monticule archéologique de Sialk, remonte à des temps immémoriaux.
Son nom rappelle les carreaux en persan
mais la ville est réputée pour ses roseraies, et bien sûr la distillation de l’eau de rose, avec son festival annuel.
Au 19 ème siècle, ses tapis tissés à la main ont exporté la renommé artistique de kashan à travers le monde.
La ville a souffert de tant de changements climatiques et de la perte du marché du tapis, la base de son industrie au cours de ces derniers décennies.
Il y a eu une tentative de déplacement de la population vers Téhéran, conséquence de cette désertification économique et géographique, mais la ville a su réagir grâce à la reprise du tourisme.
Des centaines d’anciennes maisons transformées en hôtels de charme accueillent ses invités.
Le fait que la ville soit située sur l’axe nord sud en fait une étape d’une nuit idéale et s’inscrit bien dans les plans de séjour touristique.
Le jardin de Fin offre la visite d’un jardin persan typique, avec sa végétation et son architecture.
La triste tragédie de l’assassinat de grand vizir Amir- Kabir, l’un des héros de l’histoire iranien s’est passé au fond de son bain,.
Prenez le temps de monter sur le toit du Sérail de Amin-o-doleh dans le bazar d’où l’on peut admirer le coucher du soleil.

Un jour de plus pour visiter Kashan:

A Kashan se trouve le jardin de Fin (en persan : Bāgh-e Fin), jardin persan orné de nombreux cyprès anciens.
Le jardin de Fin est Représentatif des jardins iraniens et sa renommée remonte à l’époque Safavide, au XVIIe siècle, quand il servait d’escale au roi lors de leur voyage de capital ispahan à Téhéran et à Mashad.
A proximité d’une source, le jardin est implanté sur un réseau d’irrigation qui alimente cette région aride.
L’optimisation du système d’écoulement  est remarquable.
Le pavillon central se trouve au point de convergence des quatre axes principaux du jardin. Au milieu du bâtiment, un bassin est alimenté par une canalisation qui le relie directement à la source de Fin.
Plus spectaculaires sont les jets d’eau qui fonctionnent par la pression de l’eau , mise au point selon des règles naturelles hydrauliques comme celles des vases communicants et des siphons ( nommé le cou de chameau par les maçons locaux) .
Il y a deux autres entrées à l’eau de la source dans le jardin; un pavillon, peint dans le style Qajar et un bassin adjoint peu profond au fond duquel se trouve de nombreux sorties d’eau, nommé Joushan en persan , le bassin bouillonnant (l’eau jaillissant du bassin telle de l’eau bouillante).
Au 19 siècle, l’assassinat tragique du grand vizir Amir- Kabir, l’un des plus grand héros de l’histoire politique iranienne s’est passé au fond du Hammam situé dans le jardin de l’autre côté de l’esplanade.
L’eau s’écoule ensuite du jardin vers d’autres jardins et champs situés  en contre-bas.

La maison Tabatabaei est l’une des nombreuses maisons de Maître, très en vogue à Kashan au 19ème siècle, construite à cette époque faste de la ville.
Ce style de demeure montre l’opulence et la prospérité de Kashan grâce à la production de tapis, commerce pour lequel la famille Tabatabaei était réputée. Les caractéristiques de base de ce type d’architecture sont entre autres: une entrée modeste, des cours intérieures et extérieures, et le Shah-Neshin, une salle richement décorée destinée à accueillir les invités.
Les chambres sont communicantes et ouvertes sur la cour intérieure pour préserver l’intimité familiale et leur permettre de profiter de la fraîcheur. La chambre de maître jouit d’une double exposition et donne aussi bien sur le côté extérieur qu’intérieur de la demeure.
En général une partie de la cour est orientée en opposition au soleil et surmontée d’une tour à vent pour la période estivale, et l’ autre partie est exposée au soleil pour la période hivernale. chaque partie est occupée selon les saisons. Les murs sont très épais, dans lesquels des armoires sont agencées, ou bien des niches décoratives ou fonctionnelles sont creusées, servant également de cachettes mystérieuses aux enfants lors des parties de cache-cache…

La mosquée-madrassa d’Agha-Bozorg de Kashan, comme le suggère son nom, est constituée d’une mosquée et d’une madrassa, le tout construit sur deux niveaux.
Au premier niveau plus bas se trouve la madrassa avec ses cellules d’étudiants et au deuxième niveau la salle de la coupole.
Il s’agit d’une architecture unique en son genre. L’entrée, modeste, est décorée de carreaux peints, typiques de l’art du 19e siècle. Sur la porte, en bois, on dénombre 6214 clous. Ils font allusion au nombre de versets du Coran. Un couloir ouvert mène à la salle de la coupole, dépourvue du décor habituel de la plupart des mosquées.
Ne cherchez pas un mihrab élégant, puisqu’ici, il s’agit d’un simple renfoncement, désaxé et caché derrière des piliers.
Ce mihrab révèle qu’en fait, l’édifice n’est pas orienté dans le sens de la Mecque, mais respecte l’axe du terrain sur lequel il est bâti.
Cette particularité est probablement à l’origine du dédain du public. Ainsi, peu de temps après sa construction, la mosquée est tombée en disgrâce.
Puis la mosquée s’est dotée d’une nouvelle salle de prière, elle est toujours en fonction aujourd’hui.