Shiraz

Shiraz

Shiraz la ville du vin et de la poésie. Ses habitants sont connus pour leur savoir-vivre et leur épicurisme.
Un climat doux où soufflent les vents du Golfe Persique, c’est la ville coup de cœur des voyageurs.
Le seul endroit sur terre où il faut oublier le temps pour en gagner davantage et s’enivrer des mots de ses poètes pour pouvoir apprécier la langue persane.
Les souverains Acheménides ont choisi la région pour y bâtir leurs somptueux palais et ont développé leur économie sur la fertilité de ses terrains.
Nombreux y sont les nomades et leur bétail, plus que nulle part aujourd’hui en Iran.
Une promenade dans ses jardins, la brise éventée a travers les cyprès élancés, la belle figure voluptueuse de Hafez et la rose du jardin, muse de Saadi, le grand sage des précepte moraux .
L’air printanier, embaumé du parfum des orangers et du jasmin, la jeune Turque nomade aux habits de velours colorés et au regard de soie.
Des échoppes aux récipients de vinaigre et de jus de plantes, aux milles bouteilles de nectar bénéfique, bourrache , chicorée , saule égyptien et églantine .
Le serail y- Moshir ouvre ses boutiques d’artisanat et ses vendeurs souriants achalandent leur vitrine.
Shiraz beauté perse, ville légendaire ,capitale éternelle des épicuriens et des poètes.

Il vous faut au moins 2 jours pour apprécier shiraz:

Le jardin botanique d’Eram,
Le jardin d’Eram à Shiraz était à l’origine la résidence palatiale d’un chef de tribu Ghashgai, nomades turcophones de la région de Fars .
Un pavillon orné de carreaux peints aux dessins divers.
Sur le fronton de la facade, on retrouve la représentation du roi du 19ème siècle, Naseredin-Shah à cheval.
Deux autres scènes font référence à des légendes, celle de Joseph fils de Jacob pris au piège par les caprices des femmes et celle de Salomon et la reine de Saba donnant audience aux animaux.
Des ruisseaux partent du grand bassin face au pavillon pour arroser le jardin entier .
Prenez le Temps de vous promener dans le jardin et d’admirer les fameux cyprès, les plus beaux de Shiraz, symbole de la beauté féminine dans la poésie persane.
Une visite matinale est recommandée pour avoir la meilleure lumière.

Le mausolée de Ali-Ebne Hamzeh.
Les mausolées abritent normalement la sépulture des descendants des
prophètes et les imams Chiites. Dans le chiisme le culte des morts est très présent.
Vers le début du 9 ème siècle le neveu de l’Imam Reza, 8 ème imam, mort en martyre, est enterré dans un modeste édifice.
La présence des chiites, étant minoritaire à l’époque, n’était pas tolérée et ils etaient poursuivis et persécutés par les agents du calife Abassiide.
L’édifice a été reconstruit sous les Safavides vers le 17ème siècle.
Le bâtiment actuel est tout récent, la cour est parsemée de pierres tombales, ceux qui en ont les moyens s’offrent une tombe auprès d’un saint.
L’intérieur est recouvert de mosaïques en miroirs, le décor réservé normalement aux mausolées et lieux saints.
L’entrée des non musulmans dans le mausolée est possible mais le port du voile pour les femmes est obligatoire. Un service de visite d’accueil des visiteurs étrangers est offert gratuitement.

La mosquée de Nasirol-molk (Rose)
Une mosquée du 19 siècle qui porte le nom de son donateur .
Une architecture sur demande qui se distingue par son plan et son décor. Le plan ne suit pas le plan classique. Par exemple, sur le côté de la Mecque, il n’y a ni salle à coupole, ni iwan. La direction de la Mecque est également marquée uniquement par de petits minarets. Deux salles sur les côtés sont en principe utilisées pour la prière, celle à droite est la fameuse salle aux vitraux colorés, celle de gauche abrite une exposition de photos des activités de Oughaf (l’institution religieuse qui s’occupe de la gestion des biens et la récolte des donations) à laquelle la mosquée appartient. Dans la même salle, un accès donne sur l’allée des vaches pour prélever l’eau du puit. Concernant les décors, les revêtements des murs sont en grande partie réalisés avec des carreaux peints où les couleurs rose et jaune dominents. Les dessins réalistes sont uniques, surtout pour une salle de prière. On dirait des peintures de paysages exotiques.

Narenjestan Ghavam, littéralement Jardin des Orangers, également appelée La maison de Ghavam, du nom du gouverneur de Shiraz au 19ème siècle. Ce batiment fait partie de la grande propriété familiale, où l’on trouve également la maison de Zinatol Molk, les deux édifices étant communicants. L’un est réservé a l’accueil des hôtes, tandis que l’autre, plus intime, est dédié aux femmes .
Narenjestan offre une représentation typique du jardin iranien.
Les chambres situées sur le côté Nord sont actuellement transformées en musée.
Depuis les années 60, l’Université de Shiraz est chargée de la gestion du site. La maison est particulièrement réputée pour ses décorations, ses peintures aux dessins de Glolo-Morgh, la fleur et l’oiseau, ses marqueteries et mosaïques en miroir, ses carreaux et ses bas-reliefs dont les motifs ont été inspirés des archives de
Persepolis.
Dans le sous sol de la maison se trouve un musée présentant des objets anciens, à l’entrée duquel un artisan de carreaux peints et un miniaturiste vendent de jolis souvenirs de Shiraz…

La Madrasa de Khan à shiraz est une paisible école théologique, une école coranique, qui date du XVIIe siècle. Elle est ouverte aux voyageurs non musulmans, fidèlement à l’atmosphère tolérante propre à la ville Shiraz. Elle a été construite selon le plan classique des madrassas: quatre iwans et une cour intérieure entourée de cellules d’étudiants à double arcades.
La décoration actuelle remonte au 19ème siècle.
Dans les écoles coraniques, en dehors de la théologie et des sciences islamique, les étudiants apprennent la gnose et la jurisprudence, la charia et aussi une introduction à la philosophie classique et aux préceptes de Platon en plus de la philosophie islamique.
Moula Sadra, le célèbre philosophe de l’ère safavide, 17 siècle, enseignait dans cette école.
La madrasa ne semble pas être pleinement active, mais vous trouvez toujours quelque mollah souriant dans la cour pour discuter un peu et poser des questions sur la religion si vous le souhaitez.

Hafezieh est le tombeau du grand poète persan du quatorzième siècle (14ème siècle), le maître incontesté de la poésie lyrique, plus précisément du Ghazal, un style poétique qui traite plutôt des thèmes de l’amour. C’est le poète universel, la muse de grands philosophes et écrivains comme Goethe et André Gide.
Sa poésie traite autant du sujet de l’amour mondain (monde matériel de la société), que de thèmes philosophiques et mystiques au delà de nos perceptions humaines . Il parle du vin, de la beauté et des belles femmes et apprécie le charme de sa ville natale Shiraz .
Il a écrit un seul recueil de poésie qui représente son style littéraire tandis qu’il y a d’autres poètes comme Sadi ( maître de parole ) maîtrisant plusieurs styles, ayant écrit des œuvres volumineuses en prose aussi bien qu’en poésie. Mais après des siècles , c’est la poésie de Hafez qui a trouvé d’avantage de fervents admirateurs chez les Iraniens et les amateurs de poésie persane .
Peut être plus que des raisons littéraires et esthétiques, c’est l’énigme de la poésie de Hafez qui explique ce succès : le poème de Hafez est surréaliste et révèle plusieurs couches de significations que chacun selon ses aptitudes perçoit et interprète .
Cette qualité d’avoir de multiples facettes a créé une tradition nommée Tafaol.
En ouvrant l’ouvrage de Hafez au hasard , les vers qui viennent parlent au cœur du lecteur et semblent prévoir son propre destin.
L’homme idéal pour Hafez(Rend), c’est une personne qui ne tient pas à ce monde matériel et trompeur, mais un initié , un visionnaire qui dévoile l’hypocrisie des religieux et s’écarte du populisme des puissants. C’est ce qui lui a coûté la disgrâce des gouvernants.
Le tombeau est aménagé dans un joli jardin en dessous d’une coupole. C’est le lieu le plus réconfortant pour les jeunes amoureux souffrant de l’infidélité de leurs bien aimé(es?).

Persepolis est la ville la plus majestueuse que les rois Achémenides aient construite. Bâtie sur ordre de Darius, 520 avant j.c, la roche a dû être rasée pour qu’on puisse trouver l’étendue nécessaire à sa construction et aménager les palais et les salles aux divers noms et fonctions.
Des architectes et artisans de différentes regions se sont engagés dans les travaux afin de créer une symbiose artistique représentant tous les peuples faisant partie de l’empire et soumis au pouvoir incontesté des souverains Achémenides.
Le cœur du site est constitué d’une salle d’audience nommée Apadana. C’est la salle d’audience où les représentants des nations étaient reçus. Ils se rendaient à Persepolis à l’ocasion de Nouvel An, apportant leurs cadeaux à l’Empereur. La représentation d’un cortège d’invités à été mis au grand jour sur les escalier de la salle.
Deux tombeaux sont aménagés dans les rochers, au fond du site, appartenant aux rois de cette dynastie Achemenide.
La ville succombe à la mise à sac et à l’incendie enragé des soldats Macédoniens en 333 avant j.c. Le rayonnement d’une période fastueuse et sans pareille s’est éteinte ainsi, consumée par ce feu.

Naghshe-Rostam, littéralement l’image de Rostam, est la nécropole des Rois de la Perse antique. Ce site a été baptisé ainsi par la population locale, en référence aux bas reliefs Sassanides évoquant l’histoire du héros du Livre des Rois, Shahnameh, de Ferdowsi.
Un rocher abrite les sépultures de quatre rois Achemenides, toutes sont cruciforme. En contrebas, se trouve un édifice bâti en forme de cube, appelé le Cube de Zoroastre. Son utilité reste inconnue à ce jour. Peut-être un tombeau provisoire ou un temple du feu, cette dernière hypothèse étant la plus probable.
En dessous de l’entrée des quatre tombeaux creusés dans la roche, se trouvent plusieurs bas-reliefs. Les plus connus sont celui de Shapour apparaissant à cheval, tenant la main d’un empereur romain Valérien et l’autre empereur agenouillé s’agit de philippe l’Arabe, l’un fait prisonnier et l’autre payant la rançon exigée pour regagner sa liberté.
Deux scènes équestres montrant les victoires des rois Sassanides contre leurs rivaux romains. Et plus loin, on peut voir la représentation de l’investiture d’Ardeshir, le père du Shapour, recevant le diadème enrubanné directement d’Ahouramazda, le dieu suprême du culte de Zoroastre, symbolisant et affirmant la légitimité du règne des
Sassanides.
La religion Zoroastrienne se politise à partir de ce moment là, et les Prêtres jouent un rôle prédominant sur la scène politique.

Pasargades, la ville qui abrite le tombeau de Cyrus II, le grand le fondateur de la dynastie Achemenide.
Le site n’a pas été detruit comme le fut Persepolis après la conquête d’Alexandre le Grand. Mais son abandon a fait que les pierres des palais ont servi de matériaux de construction pour les habitants des villages environnants.
Seul le tombeau de Cyrus II a été épargné par ce démantèlement.
Alexandre rend hommage à sa dépouille lors de son passage dans la ville. Les assaillants Musulmans vont respecter la sépulture de la mère de Salomon, le Prophète, qui se trouve là selon les autochtones.
Les fouilles archéologiques ont mis au grand jour des canalisations sur la majeure partie du site, qui montrent l’existence d’un grand jardin, un jardin Royal. Ce sont les plus anciens jardins persans, qui ont servi de modèle aux fameux jardins iraniens, “pairi-daeza” origine du mot paradis.
Depuis l’entrée du site, on aperçoit le fameux tombeau, trônant au milieu d’une esplanade, un édifice à double toit sur un socle à gradins. Il y a des navettes qui vous emmènent au bout du site pour la visite des palais dont l’état est aujourd’hui déplorable. On y trouve une tour cubique dont il ne reste qu’un seul coté, bâti selon la même architecture que le Cube de Zoroastre à Naghshe Rostam.
Au palais d’entrée, sur le jambage d’une porte, une figure mi-homme, mi-dieu avec des symboles divers est représentée,certains la prennent pour une représentation de Cyrus, sans aucune certitude.