Irandelle

Voyagez Dans la perse millénaire

Une page de l’histoire

23

Mai
2021

la constitution

posté par:mehdi rafiei/ 786 0

la constitution

1909, l’Iran, le premier pays du moyen Orient à avoir instauré une constitution depuis 1906 se trouve en plein chaos.

D’un côté le roi, soutenu par les russes et profitant du soutien de la brigade cosaque, abdique en faveur du prince héritier, acte forcé par les constitutionalistes.

D’un autre côté le Majles souffre du manque de souveraineté et du budget nécessaire pour réaliser ses réformes, des divergences idéologiques troublent également la bonne entente entre parlementaires.

Taghizadeh, le chef du parti démocrate dont quelques membres jouissent d’une citoyenneté russe, s’opposant aux exigences des religieux dans la législature, est reconnu coupable de “corruption idéologique”. Il est condamné à mort et fuit le pays.

Son opposant, Seyyed Behbahani représentant du parti modéré, est assassiné par un militant radical alors que celui ci s’apprêtait à lire la condamnation de Taghizade au tribunal du Majles.

L’un des héros de cette révolution est un chef de la tribu Bakhtiari, Sardar Asaad, proche des britanniques et s’étant rangé du côté des constitutionnalistes. Il a dirigé son armée tribale vers la capitale, et a œuvré pour sa libération. Il en fut récompensé et honoré en étant nommé gouverneur de Téhéran.

Une décision fut enfin prise par le gouvernement, jusqu’alors inerte, pour tenter d’améliorer la situation financière du pays: le recrutement d’une mission financière américaine et d’officiers suédois pour organiser une force armée capable de contrebalancer le pouvoir de la brigade cosaque. Le choix se porte sur des pays politiquement neutres.

Morgan Shuster (1877-1960), un américain, est nommé Trésorier Général de Perse et arrive en mai 1911 à la tête d’une délégation de cinq conseillers financiers. Il va s’atteler a mettre fin aux dérives financières, telles que corruption , passe-droits et ingérence étrangère. Tous les maux dont souffrait la toute jeune démocratie qui n’est pas parvenue a changer les mentalités et les rapports de force malgré cette révolution, c’est ce qu’il nous laisse entendre dans son autobiographie.

Shuster met en évidence également la distance culturelle entre les conseillers américains convaincus des bienfaits d’une administration moderne et efficace, et la réalité d’une société traditionnelle, très hiérarchisée, où les relations complexes d’allégeance et de parentalité garantissaient aux individus ce qu’aucune loi rationnelle ne pouvait leur offrir.

Les pricipaux ennemis de Shuster étaient les délégations Russe et Britannique. Les russes toujours fortement présents au nord de l’Iran et les britanniques s’efforçant d’affaiblir les compétences du trésorier général, dans le but d’obtenir l’accord du gouvernement pour un nouveau prêt de 1250000 livres.
Face à tant d’hostilité et de pressions de “l’alliance” russo-britannique, Shuster est prématurément renvoyé.

Les Russes commettent un coup de force à Tabriz, et la pendaison de certains constitutionalistes provoquant des déclarations de solidarité en Europe dans les milieux socialistes.
Ils vont également faire preuve d’une brutalité extrême à Mashad le 30 mars 1912, en bombardant le sanctuaire de l’Imam Reza et en mitraillant la foule pour la disperser faisant cinq cents morts.
La presse européenne occupée par le naufrage Titanic, n’en parlera pas.

La situation était moins dramatique dans le sud, où la population résistait à l’occupation britannique.
Six ans après les premières manifestations, la révolution constitutionnelle sombrait dans le chaos.

L’une des raisons de l’échec de la constitution était due à la mouvance religieuse qui avait refusé d’aller jusqu’au bout d’une logique démocratique, bornée par les limites du discours théologique traditionnel.
Les divergences d’opinions des constitutionalistes furent également fatales.

Les réformistes ne devaient plus s’appuyer sur des soutiens extérieurs. L’ingérence étrangère etait de plus en plus visible et brutale. Notamment celle des britanniques, sur qui les libéraux iraniens avaient d’abord fondé l’espoir d’un soutien contre l’absolutisme. Désormais, c’est avec les idées socialistes Russes qu’ils allaient se solidariser…

Laisser un commentaire

Please enter comment.
Please enter your name.
Please enter your email address.
Veuillez entrer une adresse e-mail valide