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23

Avr
2021

Café en Iran

posté par:mehdi rafiei/ 727 0

Café en Iran

L’histoire du café en Iran remonte à la période Safavide du 17ème siècle, probablement une tradition
empruntée aux Ottomans.
Boire du café semble avoir été une habitude populaire des Iraniens avant que les plants de thé ne soient introduits et cultivés en Iran au 19ème siècle.
La culture du thé, en particulier dans les régions du nord du pays, a progressivement conduit au remplacement du café. Peut-être que le goût subtil et doux de la production locale à gagné la faveur des consommateurs par rapport à l’amertume de l’importation coûteuse du café.
Les anciens Kahveh-Khaneh, littéralement maisons de café, tout en gardant leur nom, servent désormais du thé.Les traces du café sont encore dans une certaine mesure préservées chez certaines communautés telle que chez les Arméniens. De même, certaines coutumes continuent d’exister, comme celle d’offrir de la poudre de café lors des funérailles pour partager le sentiment d’amertume, ressenti lors de la perte d’un proche avec la famille du défunt.

Après la révolution islamique, une longue liste d’interdictions s’imposent sur le menu des plaisirs iraniens. Les boissons alcoolisées et les narcotiques comme l’opium sont bannis, le café, bien que suspect à la vue des fanatiques, y échappe et s’en trouve favorisé.
Les Iraniens apprécient depuis toujours le goût de l’amertume, à un tel point que dans la langue populaire, l’opium, médicament pour tous les maux et peines était appelé “talkhi” littéralement amertume, ce qui explique le vif intérêt des anciens consommateurs d’opiacés pour le café en Iran.

Il faut attendre la fin de la guerre Iran-Irak pour une ouverture relative du marché et l’amélioration de l’économie du pays afin de permettre aux iraniens d’aller plus loin dans le monde des saveurs et des plaisirs gustatifs, une fois libérés des soucis de la guerre.

Le café et ses accessoires trouvent leur place parmi des articles de luxe importés et les souvenirs de “Farang”. Les iraniens attribuent ce terme à tout ce qui vient de l’Occident en général, c’est la version iranisée du mot France.
Boire du café se fait donc timidement dans les milieux intellectuels et artistiques qui cherchent un allié pour affronter la fatigue intellectuelle plus que physique, sujet de rivalité face a son adversaire infusé, le thé.

Mais cette fois, le café n’est plus initié dans les anciennes Kahveh-Khaneh là même où il a été destitué un siècle avant.
Ces maisons de café ont laissé la place à une nouveauté: le cofee-shop. Une atmosphère détendue aux décors modernes ou feutrés, une musique d’ambiance, c’est là où il faut payer relativement cher les tasses de ce breuvage, bues à la finesse de la lumière des bougies.

Un refuge idéal pour les jeunes célibataires, a l’abri des regards suspicieux de la rue pour se retrouver et discuter des mille et une façons de boire du café, ou d’autres choses…

La réouverture des frontières de l’Iran après la guerre aux voyageurs étrangers, leur forte demande de consommation de café pourrait être un facteur de développement du commerce de cette graine, surtout dans les restaurants et les hôtels.

Peu à peu, les acteurs de l’industrie du café commencent à se former à ce produit et suite à une demande croissante du public, se mettent à importer des grains de café du Brésil et d’autres pays producteurs. Au lieu d’importer les marques coûteuses européennes, des marques locales apparaissent et les machines à torréfaction s’activent en imitant le modèle européen.

Le palais iranien a une préférence pour les saveurs Robusta et Arabica, et les marques d’espresso italiennes sont très populaires.

Le café filtre, disons la troisième génération de café, est de plus en plus appréciée par ceux qui cherchent plus d’arômes et une préparation plus simple.

Diverses expositions sont organisées chaque année en Iran, une occasion pour se mettre à la page des dernières tendances et de l’actualité de l’industrie du café.

Aujourd’hui, le café a définitivement trouvé sa place dans le menu des plaisirs ainsi que dans le coeur des iraniens, si bien que son goût amer n’a plus rien a envier a la popularité de la douceur du thé!

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